• Nano-aliments, grandes inquiétudes

    Ils frisent le milliardième de mètre mais pourraient entraîner de gigantesques conséquences, et sans doute de profits. Ce sont les nanomatériaux, des substances qui ont envahi le monde sans tambour ni trompette. Jusque dans nos assiettes quotidiennes.

    Nano-aliments, grandes inquiétudes

    L’AFOC, l’association FO consommateurs, leur a consacré un dossier de plusieurs pages dans le dernier de ses « Cahiers » (n°232, janvier-février 2017), au vu des risques que [leur] présence peut présenter pour la santé des consommateurs, en particulier dans les produits alimentaires. Le règlement européen Inco 2011 prévoyait bien l’obligation de mentionner leur présence sur l’étiquetage à partir du 13 décembre 2015, en faisant précéder le mot « nano » entre crochets devant l’ingrédient en question. C’était sans compter sur la Commission européenne, jamais trop intransigeante à l’égard des lobbies industriels : elle a demandé une dérogation pour les ingrédients déjà utilisés depuis des décennies. Le flou ainsi créé n’a pas manqué d’être exploité au sein des instances européennes. Théoriquement, le règlement devrait néanmoins s’appliquer au 1er janvier 2018 mais le protocole européen de vérification n’est toujours pas au rendez-vous. Contrairement aux nanomatériaux qui, eux, sont bien là.

    Du guacamole nano-épicé

    Comme le rappelle l’AFOC, ils sont présents aussi bien dans l’alimentaire que dans les cosmétiques, les crèmes solaires, les textiles, les jouets, les dentifrices, les articles de sport, les vitres, les smartphones, les peintures. En juin dernier, à la demande de l’association Agir pour l’Environnement, un laboratoire reconnu a trouvé des nanoparticules dans les quatre produits alimentaires courants sélectionnés : de la blanquette de veau, des chewing-gums, des biscuits napolitains et un mélange d’épices pour guacamole, qui lui affichait 100 % de nanoparticules dans son additif antiagglomérant E551 au dioxyde de silice. Sans que leurs étiquettes en fassent mention. La toxicité de ces particules a pourtant été mise en évidence chez l’animal. En France, elle fait l’objet d’une évaluation dans les denrées alimentaires demandée en 2014. Les nanos courent toujours. Alimentaire, mon cher Watson. 

    « Précarité énergétique : comment faire face ? Comment FO avec l’AFOC agit pour le logement »
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