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Donner des moyens aux jeunes pour leur avenir
Depuis la création du RMI en 1988, supplanté par le RSA en 2009, la question de l’éligibilité des jeunes de 18 à 25 ans à un revenu minimum est un débat récurrent, qui connaît peu d’avancées.
Mais voilà que dans une tribune consacrée aux minima sociaux publiée sur sa page Facebook, Manuel Valls propose d’explorer «de nouvelles pistes» : fusionner «la dizaine de minima sociaux existants» et les remplacer par une «allocation unique, ouverte à tous, à partir de 18 ans». Sans mise en œuvre précise annoncée.
A l’évidence, la réflexion du Premier ministre vise à faire de ce sujet un thème de la campagne présidentielle. Par ce biais, il remet également au centre des débats la question de la pauvreté, qui touche 8,7 millions de Français. Une manière de renvoyer dans ses cordes la droite, dont l’essentiel du propos consiste à stigmatiser et à caricaturer les bénéficiaires des minima sociaux sans présenter de propositions pour lutter contre la misère. S’agissant de la jeunesse, il y a pourtant urgence. Leur difficulté d’accès au marché du travail, le caractère précaire des emplois occupés, trouvent toute leur traduction dans les statistiques.
Selon l’Insee, 18,6 % des 18-29 ans vivaient sous le seuil de pauvreté (60 % du revenu médian, soit pour une personne seule moins de 1000 euros par mois) en 2013. Un pourcentage nettement plus élevé que parmi les autres tranches d’âge : 13 % de pauvres chez les 30-49 ans et 9,5 % chez les 50 ans et plus. Si l’on prend comme référence le seuil de pauvreté à 50 % du revenu médian (ce seuil était de 833 euros en 2013), l’observation est la même : le nombre de jeunes pauvres âgés de 18 ans à 29 ans a augmenté de 420 000 entre 2002 et 2012, beaucoup plus que dans le reste de la population. Sur le terrain, depuis plusieurs années, les associations de lutte contre l’exclusion témoignent d’un accroissement de jeunes adultes fréquentant les centres d’accueil d’urgence. Parmi eux, les moins 25 ans vivent dans un dénuement total : la seule aide concrète dont ils bénéficient est l’hébergement. Pour le reste, leur vie dépend exclusivement des subsides des associations caritatives. Les adversaires d’un RSA pour les 18-25 ans justifient leur refus par le risque d’une démotivation des jeunes à chercher un emploi, autrement dit de s’habituer à vivre des minima sociaux. Il ne peut y avoir de retour à l’emploi si un jeune ne dispose pas d’un minimum vital lui permettant de réfléchir à une formation ou de rechercher un emploi, dans une certaine sérénité matérielle. A charge pour l’Etat de conditionner le RSA jeunes à des démarches de formation et de recherche d’emploi, afin d’éviter d’éventuelles dérives. Le sujet est en tout cas plus complexe que les invectives sur «l’assistanat» de Laurent Wauquiez ou Nicolas Sarkozy.
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Tags : jeune, pauvres, minima, moyens, jeunes, avenir
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