• La répression routière s’installe dans les airs !

    À l’heure où les contraventions n’ont jamais autant rapporté à l’État (1,8 milliard d’euros en 2016), les pouvoirs publics entreprennent d’utiliser une forme de répression routière inédite et sournoise : les drones, qui viennent d'être utilisés pour des premiers contrôles en Gironde. Survolant les usagers de la route, invisibles des conducteurs et extrêmement discrets, c'est l’arme ultime de racket !

    La répression routière s’installe dans les airs !

    Après les hélicoptères, c’est au tour des drones de contrôler dans les airs le moindre fait et geste des conducteurs. Lors du dernier week-end de la Pentecôte, les CRS d’Aquitaine ont en effet pu s’essayer au drone téléguidé, mitraillant les conducteurs de contraventions.

    Le Comité Interministériel de la Sécurité routière d’octobre 2015 avait émis le souhait d’utiliser les drones « au service de la sécurité routière ». Après quelques tergiversations, les premiers contrôles par drone ont donc été réalisés sur l’axe Bordeaux-Bayonne (A63) et promettent aux conducteurs, au vu de ces premiers essais, des pluies de contraventions.

    Alors que pour l'État, c'est une solution de surveillance massive et discrète à moindre frais - l’heure de vol en hélicoptère coûte 1500 euros, contre 30 euros pour un vol en drone - pour les entreprises qui prospèrent de la répression sur notre dos, c'est encore un beau marché qui s'ouvre : la Gendarmerie Nationale a notamment attribué un marché public d’un montant de 330 000 euros à la société Novadem pour l’achat de 19 drones.

    L’arrivée de ces mouchards volants participe de la volonté de l’État de limiter le signalement des contrôles routiers. Qui peut, en effet, savoir s’il est survolé par un drone situé à 40 mètres d’altitude ?

    L’utilisation de cette technologie à des fins purement lucratives témoigne en outre de sa volonté de ne pas respecter la liberté de se déplacer, et pire encore, la vie privée des conducteurs ! En effet, rien n’empêche les forces de l’ordre de surveiller les moindres faits et gestes des conducteurs par l’intermédiaire de leur nouveau "jouet".

    Le nombre de tués sur la route ne cessant d’augmenter corrélativement à celui du nombre de radars, ne serait-il pas temps d’abandonner la politique du tiroir-caisse et de se concentrer sur les solutions qui ont fait leurs preuves auparavant ?

    La Cour des Comptes vient d'ailleurs, dans sa dernière note d’analyse, de pointer cette incohérence flagrante.

    Mais pour l’État, c'est encore l’appât du gain qui l’emporte sur la raison, et ce sont une nouvelle fois les conducteurs qui en pâtissent.

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