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La Banque Postale, la banque de tous ? La Banque Postale devient-elle une banque comme les autres ?
Hausse des tarifs, ouverture aux entreprises et à la banque privée : la Banque Postale, qui fête son 10e anniversaire, évolue. Au risque d’abandonner son statut de « banque pour tous » ?
Des clients en difficulté financière mis en attente, pour traiter prioritairement le cas de clients plus aisés : c’est ce qui se passe dans certains centres financiers de la Banque Postale, selon un témoignage syndical. Un état de fait contesté par la direction marketing de l’enseigne, mais qui entre en résonance avec le constat posé par de nombreux observateurs et clients : la Banque Postale a changé.
Dans l’imaginaire collectif, la Banque Postale, c’est en effet la banque de tous. Un statut à part, lié au fait qu’elle est financée sur des fonds publics et dépositaire d’une mission d’accessibilité bancaire, qui l’oblige à ouvrir un Livret A aux caractéristiques particulières à toute personne en faisant la demande. Signe que le devenir de cette mission pose question, elle a récemment fait l’objet d’une consultation publique organisée par le Comité consultatif du secteur financer (CCSF), l’organe qui encadre les relations entre les banques et les consommateurs. La réponse a été unanime : oui, cette mission reste pertinente et nécessaire, et ne pourrait être assumé par une ...
Hausse des tarifs, ouverture aux entreprises et à la banque privée : la Banque Postale, qui fête son 10e anniversaire, évolue. Au risque d’abandonner son statut de « banque pour tous » ?
Des clients en difficulté financière mis en attente, pour traiter prioritairement le cas de clients plus aisés : c’est ce qui se passe dans certains centres financiers de la Banque Postale, selon un témoignage syndical. Un état de fait contesté par la direction marketing de l’enseigne, mais qui entre en résonance avec le constat posé par de nombreux observateurs et clients : la Banque Postale a changé.
Dans l’imaginaire collectif, la Banque Postale, c’est en effet la banque de tous. Un statut à part, lié au fait qu’elle est financée sur des fonds publics et dépositaire d’une mission d’accessibilité bancaire, qui l’oblige à ouvrir un Livret A aux caractéristiques particulières à toute personne en faisant la demande. Signe que le devenir de cette mission pose question, elle a récemment fait l’objet d’une consultation publique organisée par le Comité consultatif du secteur financer (CCSF), l’organe qui encadre les relations entre les banques et les consommateurs. La réponse a été unanime : oui, cette mission reste pertinente et nécessaire, et ne pourrait être assumé par une autre enseigne. La Banque Postale a notamment l’avantage d’être présente dans près de 10.000 points de vente de la Poste.
Une mission de service public
Cette mission, toutefois, a un coût : elle mobilise en effet les guichets et les guichetiers de la Poste pour des opérations effectuées sur des « petits » Livrets A, utilisés comme des comptes courants par leurs titulaires. Selon le CCSF, plus de la moitié des opérations effectuées en 2014 sur des livrets d’épargne de la Banque Postale concernaient des dépôts et retraits d’espèces sur des Livrets A, dont 1 sur 2 affichaient un encours inférieur à 150 euros.
Évidemment, l’État compense en partie les coûts induits par cette mission. La Banque Postale a ainsi touché 225 millions d’euros cette année à ce titre. Mais est-ce suffisant ? Car dans le même temps, la Poste, confrontée à une baisse de revenus sur son activité historique, la distribution de courrier, mise beaucoup sur la banque pour se maintenir à flots.
Alignement des tarifs
Depuis 2014, elle a engagé une large opération de formation de ses guichetiers, afin de leur permettre de soulager les conseillers financiers pour la vente de produits bancaires courants. Ces conseillers, eux, sont encouragés à se consacrer à des marchés plus rentables : assurance-vie, crédit immobilier, etc. Autre évolution, la Banque Postale, qui a racheté en 2013 la Banque Privée Européenne (la BPE) au Crédit Mutuel Arkéa, commence à installer dans les agences postales des espaces dédiés à la banque privée.
Ultime signe que la Banque Postale s’aligne sur les pratiques des autres banques commerciales : la tarification. De ce point de vue, l’enseigne a longtemps marqué sa différence, et reste plutôt bien placée (11e du comparatif cBanque des tarifs bancaires sur le profil standard). Mais elle rentre progressivement dans le rang en facturant, comme les autres, les retraits effectués dans les distributeurs (DAB) de la concurrence, ou des frais de tenue de compte.
Une hausse significative des tarifs bancaires dès 2017
Comme chaque année, la Banque Postale appliquera une nouvelle grille tarifaire à compter du 1er janvier. Pour 2017, l’augmentation des tarifs est significative sur les tarifs réglementés et les frais de tenue de compte.
Si la brochure des tarifs 2017 en version PDF n’est pas encore accessible sur son site internet, l’établissement bancaire du groupe la Poste en communique actuellement une version papier à destination de ses clients, que nous nous sommes procurée.
Tarifs réglementés
En début d’année prochaine, les commissions d’intervention seront facturées 30 centimes de plus à 6,90 euros par opération (avec un double plafonnement de 20,70 euros par jour et 75,90 par mois) contre 6,60 euros (avec un plafond de 19,80 euros par jour et 79,20 euros par mois) depuis le 1er mars 2014. Le maximum prévu par la réglementation (et que la plupart des autres banques traditionnelles pratique) est de 8 euros par opération, avec un plafond de 80 euros par mois.
Les frais de tenue de compte inactif sont eux aussi revus à la hausse. Le tarif passera de 8 euros, au 1er janvier 2016, à 15 euros par an à compter du 1er janvier 2017. Cela représente une augmentation de plus de 80%. Mais ce nouveau tarif reste toujours deux fois moins élevé que le plafond réglementaire de 30 euros.
Les frais de tenue de compte multipliés par 3 en 4 ans !
Tarifs non réglementés
La Banque Postale monte également ses frais de tenue de compte standard. Ils étaient de 1 euro par trimestre en 2014, 1,05 euro en 2015 et 1,55 euro en 2016. Ils passeront à 1 euro par mois en 2017. Une multiplication par 3 en 4 ans !
Enfin, dernier changement significatif dans les lignes tarifaires de la Banque Postale : celui d’un retrait dans le distributeur de billets d’une autre enseigne. Si le tarif unitaire demeure inchangé à 0,65 euro par retrait, c’est le nombre de retraits déclenchant cette facturation qui est modifié. À partir de 2017, ce retrait deviendra payant dès le 4e retrait du mois, il fallait attendre le 5e retrait jusqu'à présent.
Avec ces augmentations, la Banque Postale coûtera plus chère l’année prochaine même si ses tarifs restent toujours en retrait par rapport aux banques traditionnelles. Elle creuse cependant un peu plus l'écart avec les banques en ligne et devrait perdre plusieurs places dans les classements des banques les moins chères !
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Tags : banque, postale, tarifs, retrait, 2017, banque de tous
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