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Eau du robinet : 2,8 millions de Français boivent une eau polluée
L’eau du robinet est de bonne qualité pour la quasi-totalité des Français. Les autres boivent une eau polluée, contenant des pesticides, des nitrates ou du plomb.
Près de 96 % de la population française peut boire l’eau du robinet en toute tranquillité, d’après une étude publiée jeudi 26 janvier sur la qualité de l’eau du robinet. Elle a été réalisée à partir des analyses de l’eau des réseaux de distribution des 36 568 communes de France et en prenant en compte 50 critères de qualité.
Si globalement l’eau est de bonne qualité, 2,8 millions de Français ont, en revanche, « une eau polluée, notamment par les pesticides, les nitrates ou le plomb », souligne l’enquête. Les pesticides agricoles, plus précisément les herbicides, sont la première cause de pollution de l’eau. Près de 2 millions de consommateurs ont ainsi accès à une eau contenant de l’atrazine ou encore du glyphosate. 2 379 réseaux de distribution à travers la France sont concernés, dans les régions d’agriculture intensive mais aussi dans des villes comme Lens, Tarbes et Auch.
Pollution par les nitrates, les bactéries, le plomb
Dans 370 communes, l’eau du robinet contient des nitrates, dus à l’agriculture intensive. C’est notamment le cas dans le Loiret, la Seine-et-Marne, l’Yonne, l’Aube, la Marne, le Pas-de-Calais et la Somme.
Les contaminations bactériennes dues aux défauts de surveillance ou à la ...
(Hors ligne)
Par AFOC arcade le 12 Février 2017 à 10:35L’eau du robinet est de bonne qualité pour la quasi-totalité des Français. Les autres boivent une eau polluée, contenant des pesticides, des nitrates ou du plomb.
Près de 96 % de la population française peut boire l’eau du robinet en toute tranquillité, d’après une étude publiée jeudi 26 janvier sur la qualité de l’eau du robinet. Elle a été réalisée à partir des analyses de l’eau des réseaux de distribution des 36 568 communes de France et en prenant en compte 50 critères de qualité.
Si globalement l’eau est de bonne qualité, 2,8 millions de Français ont, en revanche, « une eau polluée, notamment par les pesticides, les nitrates ou le plomb », souligne l’enquête. Les pesticides agricoles, plus précisément les herbicides, sont la première cause de pollution de l’eau. Près de 2 millions de consommateurs ont ainsi accès à une eau contenant de l’atrazine ou encore du glyphosate. 2 379 réseaux de distribution à travers la France sont concernés, dans les régions d’agriculture intensive mais aussi dans des villes comme Lens, Tarbes et Auch.
Pollution par les nitrates, les bactéries, le plomb
Dans 370 communes, l’eau du robinet contient des nitrates, dus à l’agriculture intensive. C’est notamment le cas dans le Loiret, la Seine-et-Marne, l’Yonne, l’Aube, la Marne, le Pas-de-Calais et la Somme.
Les contaminations bactériennes dues aux défauts de surveillance ou à la vétusté des installations constituent la troisième pollution la plus fréquente. Près de 200 000 consommateurs sont concernés et plus particulièrement ceux résidant dans les petites communes rurales de montagne, dans les Pyrénées, le Massif Central et les Alpes.
Enfin, dernière cause de pollution : les canalisations vétustes qui entraînent la présence de cuivre, nickel, plomb ou encore chlorure de vinyle dans l’eau. 600 000 logements ont encore des canalisations construites en plomb. D’autres en PVC de mauvaise qualité sont également dangereuses pour la santé car elles dégagent dans l’eau du chlorure de vinyle monomère, responsable de cancer du foie et de cirrhoses.
L’association réclame l’intervention des pouvoirs publics
Ces différentes pollutions de l’eau ne sont pas acceptables, l’alerte ayant été donnée depuis longtemps. Et si presque partout l’eau est de bonne qualité, ce n’est pas grâce aux changements des pratiques agricoles. La coûteuse dépollution est en effet financée à 87 % par les consommateurs et seulement à 6 % par les agriculteurs.
Les pouvoirs publics doivent engager une réforme en profondeur de la politique agricole de l’eau, par une véritable mise en œuvre du principe pollueur-payeur dans le calcul des redevances de l’eau, au moyen d’une augmentation de la taxation des pesticides et des engrais azotés et par un soutien financier aux agricultures biologiques et intégrées.
Il faut également un audit national des composants toxiques des canalisations afin d’estimer le niveau d’exposition des consommateurs. Dans le cas du plomb, il faut aider les particuliers à remplacer leurs canalisations. Car aujourd’hui, aucune aide n’existe.
Détails de la pollution de l’eau du robinet
Important : *pour la recherche du plomb, du cuivre, du nickel, du chlorure de vinyle et de l’épichlorhydrine, le prélèvement de l’eau se fait fréquemment au robinet des consommateurs. Par conséquent, leur présence dans une analyse ne signifie en aucun cas que cette pollution affecte l’ensemble du réseau ou de la ville, car elle peut ne concerner par exemple que certains branchements du réseau, certains immeubles ou logements.
Les 50 paramètres analysés correspondent aux analyses réglementaires (excepté les paramètres non mesurables : saveur et odeur), définis dans le cadre des contrôles officiels (1). Ces résultats ne préjugent pas des niveaux de qualité pour d’autres paramètres susceptibles d’être analysés dans le cadre de contrôles plus spécifiques répondant à des problématiques ponctuelles ou locales, consultables en mairie ainsi que sur les sites Internet des Agences régionales de santé et du ministère de la Santé.
Méthodologie de l’étude
Synthèse réalisée à partir des analyses de l’eau effectuées entre février 2014 et août 2016, sur les 36 568 communes de France métropolitaine, publiées sur le site du ministère de la Santé , pour 50 contaminants et paramètres physico-chimiques.
Les critères étudiés sont classés réglementairement en deux groupes d’importance différente :
- Les limites de qualité sont les critères les plus importants, pour lesquels des non-respects des normes peuvent être dangereux pour la santé, selon le niveau et la fréquence de dépassement. Il s’agit notamment de critères microbiologiques (Escherichia coli, entérocoques) et de substances toxiques (pesticides, nitrates, plomb, nickel, cuivre, arsenic, solvants chlorés…).
Pour les critères étant définis comme des limites de qualité, nous avons défini les appréciations suivantes : - Qualité de l’eau « Bonne » : moins de 5 % d’analyses non conformes ;
- Qualité de l’eau « Satisfaisante » : entre 5 % et 25 % d’analyses non conformes ;
- Qualité de l’eau « Médiocre » : entre 25 % et 50 % d’analyses non conformes ;
- Qualité de l’eau « Mauvaise » : entre 50 % et 75 % d’analyses non conformes ;
- Qualité de l’eau « Très mauvaise » : plus de 75 % d’analyses non conformes.
- Les références de qualité : des dépassements sur ces critères n’ont pas d’impact direct sur la santé, mais ils traduisent notamment des dysfonctionnements du traitement pour rendre l’eau potable (certains critères microbiologiques, présence de chlore ou d’aluminium, eau trouble…). Ils peuvent traduire également les caractéristiques spécifiques de la ressource utilisée pour fabriquer l’eau potable (eau dure/eau douce, eau acide, présence de fer, radioactivité…) qui peuvent être à l’origine d’inconfort ou de désagrément pour le consommateur (eau colorée, entartrage dû à une eau calcaire, corrosion des canalisations et des appareils de chauffage par une eau agressive).
Pour les critères étant définis comme des références de qualité, nous avons défini les appréciations suivantes :
- Qualité de l’eau « Bonne » : moins de 25 % d’analyses non conformes ;
- Qualité de l’eau « Satisfaisante » : entre 25 % et 50 % d’analyses non conformes
- Qualité de l’eau « Médiocre» : plus de 50 % d’analyses non conformes ;
Les non-respects relevés dans le cadre de cette étude se répartissent en quatre grandes catégories :
Des pollutions dues aux activités humaines
La réglementation définit des limites de qualité pour différents polluants résultant d’activités humaines, notamment agricole ou industrielle. Les polluants les plus fréquemment rencontrés dans l’eau du robinet sont d’origine agricole :
- le risque entraîné par les pesticides est celui d’une exposition sur le long terme ou à des stades cruciaux du développement de l’organisme, à des doses très faibles mais répétitives et avec des interactions possibles entre différents pesticides. Les risques suspectés, sans qu’ils aient pu être formellement démontrés à ce jour, pourraient être notamment des cancers (leucémies, entre autres), des troubles du système nerveux ainsi que des troubles de la reproduction ;
- les teneurs excessives en nitrates dans l’alimentation sont susceptibles de faire courir des risques de méthémoglobinémie (syndrome du bébé bleu) chez les nourrissons. En effet, les nitrates, transformés dans l’organisme en nitrites, peuvent, par la modification des propriétés de l’hémoglobine du sang, empêcher un transport correct de l’oxygène par les globules rouges. Toutefois, aucun cas de méthémoglobinémie lié à l’eau d’alimentation n’est recensé aujourd’hui en France. Plus généralement, la présence de nitrates dans l’eau potable est un indicateur de pollution d’origine agricole, qui peut s’accompagner de la présence d’autres polluants tels que des pesticides.
Des composants des canalisations
La réglementation définit des limites de qualité sur certains des composants des canalisations pouvant migrer dans l’eau. Pour la recherche de ces polluants, le prélèvement de l’eau se fait fréquemment au robinet des consommateurs. Par conséquent, leur présence dans une analyse ne signifie en aucun cas que cette pollution affecte l’ensemble du réseau ou de la ville, car elle peut ne concerner par exemple que certains branchements du réseau, certains immeubles ou logements.
- le plomb est toxique et son ingestion à faibles doses mais répétées est à l’origine du saturnisme, une maladie touchant les enfants qui se manifeste par de l’anémie, un retard de développement intellectuel, des troubles neurologiques, digestifs et rénaux. Pendant longtemps, il a été utilisé pour la réalisation de canalisations. Bien qu’il soit désormais interdit, il peut encore subsister dans certains branchements publics ou privés, dans des soudures au plomb ou encore dans les colonnes montantes des immeubles anciens. Les canalisations en plomb doivent donc impérativement être remplacées ;
- le nickel est toxique notamment pour les reins. Sa présence est généralement due à son utilisation en plomberie (tuyaux, raccords, robinets) ;
- une exposition au cuivre à long terme est susceptible de provoquer des irritations du nez, de la bouche ou des yeux. Sa présence dans l’eau provient de la corrosion des canalisations, notamment par des eaux agressives (trop douces) ;
- le chlorure de vinyle est classé cancérogène certain pour l’homme et constitue un facteur de risque pour le cancer du foie. C’est un composant du PVC utilisé pour les canalisations. Sa présence dans l’eau est due à certains PVC de mauvaise qualité utilisés avant les années 1980.
Des défauts de traitement de l’eau
Ces contaminations peuvent être dues à un défaut de surveillance ou à une vétusté des installations de traitement et de distribution de l’eau. Elles sont plus fréquemment rencontrées dans des communes rurales ou de montagne. Selon l’importance de ces critères, la réglementation a défini des limites ou des références de qualité.
Limites de qualité :
- qualité microbiologique : c’est l’exigence première pour qu’une eau soit considérée comme potable. La réglementation définit d’une part des limites de qualité qui ne doivent pas être dépassées pour les germes susceptibles de causer des problèmes de santé tels que des troubles intestinaux ou des infections localisées (Escherichia coli et entérocoques) et d’autre part des références de qualité pour les germes qui, sans être pathogènes, signalent une défaillance dans le traitement de l’eau ou dans le réseau (bactéries coliformes, bactéries sulfitoréductrices) ;
- les bromates sont des sels du brome, un élément chimique très toxique pour les organismes aquatiques. Les bromates seraient susceptibles d’être à l’origine de cancers des reins. Ils peuvent apparaître lors du processus de potabilisation de l’eau, soit lorsqu’une eau contenant déjà du brome est désinfectée à l’ozone, soit parce que l’eau de Javel en contient.
Références de qualité :
- chlore : il s’agit des chlorites formés lors de l'utilisation de chlore pour la désinfection de l'eau potable ;
- les matières organiques sont issues du lessivage des sols ou des rejets agricoles et urbains. Elles peuvent engendrer un développement microbien, d’algues ou de champignons ou encore être à l’origine de mauvais goûts ;
- la présence d’aluminium peut être d’origine naturelle, mais le plus souvent, elle résulte de l’ajout volontaire de sels d’aluminium utilisés pour rendre limpides des eaux naturellement troubles.
Des caractéristiques d’origine naturelle
Certaines caractéristiques de l’eau potable sont d’origine naturelle et propres aux eaux brutes (rivière ou nappes phréatiques) utilisées pour la fabrication de l’eau potable. Selon l’importance de ces critères, la réglementation a défini des limites ou des références de qualité.
Limites de qualité :
- la présence d’arsenic dans l’eau est essentiellement d’origine naturelle, car celui-ci est présent dans les roches anciennes ou volcaniques (Massif central, Vosges...). L'arsenic est toxique par effet cumulatif, il peut entraîner des cancers de la peau et des cancers internes ;
- le sélénium : c’est un composant des roches profondes dont la présence dans les eaux révèle l’épuisement des nappes phréatiques du fait d’une surutilisation, notamment agricole. Bien que ce composé soit toxique, ses conséquences sur la santé sont à ce jour mal évaluées compte tenu des faibles niveaux auxquels est exposée la population française.
Référence de qualité :
- la minéralisation de l’eau traduit la richesse de l’eau en sels minéraux d’origine naturelle. Une eau faiblement minéralisée (également appelée douce) peut être corrosive pour les canalisations et les appareils de chauffage et entraîner une dissolution des métaux toxiques comme le plomb. Si cette eau est en outre acide, elle est alors considérée comme agressive car elle peut attaquer les canalisations (plomb, cuivre, zinc). À l’inverse, une eau trop minéralisée (souvent appelée « calcaire » ou « eau dure ») peut être à l'origine de dépôts et d’entartrage ;
- eau acide/eau alcaline : ce paramètre est directement lié à la nature du sous-sol. En régions granitiques les eaux sont acides, alors qu’en régions calcaires elles sont alcalines. Une eau à la fois acide et peu minéralisée est considérée comme agressive (voir point précédent) ;
- le manganèse est naturellement présent dans les roches au contact de l’eau. Il ne semble pas présenter de toxicité, en revanche il peut donner une coloration et un goût métallique à l’eau ;
- la présence de fer dans l’eau est majoritairement d’origine naturelle lorsqu’il est présent dans les roches. Dans certains cas, sa présence peut être due à la corrosion des canalisations. Il ne présente pas de toxicité, par contre il peut être à l’origine de colorations de l’eau ou de goûts désagréables ;
- la radioactivité de l’eau est due à la présence, dans certaines régions, d’un sous-sol granitique riche en composés radioactifs naturellement présents dans les roches. Elle est faible par rapport aux autres sources de radiations naturelles (rayonnements du sous-sol, de l’air ambiant ou rayonnements cosmiques). Les études épidémiologiques menées à ce jour n’ont pas permis d’établir de lien entre l’eau de boisson et les cancers du système digestif ou d’autres organes. Par application du principe de précaution, il est cependant recommandé de limiter cette contamination.
Les bons gestes pour les consommateurs
Laissez couler l’eau quelques instants avant de la boire. Dans le cas où l’odeur est marquée, il suffit de laisser l’eau s’aérer, par exemple dans une carafe ouverte.
Lorsque la concentration en nitrates est comprise entre 50 et 100 mg/l, l’eau ne doit pas être consommée par les femmes enceintes et les nourrissons. Si elle est égale ou supérieure à 100 mg/l, l’eau ne doit être utilisée pour aucun usage alimentaire.
Lorsque l’eau est très alcaline (pH supérieur à 9), il est déconseillé de l’utiliser pour la toilette, car elle peut être irritante pour l’œil ou la peau.
Notes
(1) Critères mesurables définis par l’arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine mentionnées aux articles R. 1321-2, R. 1321-3, R. 1321-7 et R. 1321-38 du code de la santé publique.
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Tags : qualite, eau, present, canalisations, robinet, polluée, canalisation
- Les limites de qualité sont les critères les plus importants, pour lesquels des non-respects des normes peuvent être dangereux pour la santé, selon le niveau et la fréquence de dépassement. Il s’agit notamment de critères microbiologiques (Escherichia coli, entérocoques) et de substances toxiques (pesticides, nitrates, plomb, nickel, cuivre, arsenic, solvants chlorés…).
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